Témoignage de Madame Daouia MEBARKI
Sommaire
1. Présentation de Madame Daouia MEBARKI
2. Capsule d'entretien n° 1 : Le camp numéro 1
3. Capsule d'entretien n° 2 : Le silence des pères
4. Capsule d'entretien n° 3 : Le silence des filles
5. Son témoignage intégral
6. Fiche descriptive de l'entretien
1. Présentation de Madame Daouia MEBARKI
Daouia Mebarki est née en Kabylie en 1956. Elle est la petite sœur de Ferroudja. Elle est restée dans la région de Roybon où elle s’est mariée et a travaillé pendant quarante années à l’usine Peugeot.
Elle me reçoit en décembre 2023 à son domicile à Saint-Simeon-de-Bressieux.
Son témoignage est marqué par ses années dans le hameau de forestage et le traumatisme causé par les mauvais traitements qu’elle et sa famille ont subis.
Pour découvrir son récit, dans un premier temps, écoutez les 3 extraits significatifs ci-après :
2. Le camp numéro 1
3. Le silence des pères
4. Le silence des filles
Dans un second temps, retrouvez ces différents extraits dans :
5. Son témoignage intégral, ci-après...
6. Fiche descriptive de l'entretien de DAOUIA MEBARKI
Projet de référence Collecte de témoignages de femmes, filles ou épouses de harkis
Commandeur du projet Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie
1) Nom : Mebarki Daouia
Date : 06/12/2023
Lieu : Saint-Siméon-de-Bressieux
Nom du collecteur : Caroline Fontana
2) L’enregistrement
- Support :
Support audio : oui
Support audiovisuel : non
Format (wave, dvcam,…) : wav
Qualité bonne
- Matériel utilisé :
Enregistreur : Tascam
Durée de l’enregistrement : 1 heure 42 minutes
3) Le document produit
Nom du document : Daouia Mebarki- Entretien
Format du document : MP3
Durée du document : 1 heure 42 minutes
4) Le contenu documentaire
- Données biographiques et contextuelles
Daouia est née en Kabylie en 1956. Son père a été emprisonné en juin 1962. Libéré un an plus tard, la famille a quitté l’Algérie dans l’urgence en août 1963. Ils sont arrivée à Marseille puis ont passé 6 mois à Rivesaltes avant de rejoindre Roybon en décembre 1963. En 1973 la famille est relogée en HLM. Daouia prend un emploi à l’usine Peugeot à Saint Siméon-de-Bressieux où elle reste durant 40 années. Elle vit toujours à Saint-Siméon.
- Introduction à l'enquête
C'est Colette Petrod Zerrouki qui me présente Daouia lors d'un événement organisé par l'association AJIR à Valence. Elle accepte de partager son témoignage que j'enregistre à son domicile à Saint-Siméon. Une amie proche de Daouia est présente auprès d’elle. Elle assiste à l’entretien mais n’intervient qu’à la fin.
- Description thématique
00:00 Présentation / les lieux de l’enfance/ les souvenirs de la guerre dans l’enfance / la scolarité / le mot harki et la conscience d’être « Harki »/ L’emprisonnement du père.
5:28 Le retour en France dans l’urgence / les représentations de la France et la découverte de la France/ce qu’ils ont laissé au pays./ 10:29 « On est venus comme on dit souvent Une main devant et une main derrière » / Le parcours en France.
11:27 Souvenirs de Rivesaltes
14:26 Roybon /souvenirs de la vie au camp dans l’enfance et à l’école du village. Les souvenirs et la perception actuelle du vécu passé./ 16: 50 « Il fallait se battre tout le temps » / l’apprentissage du Français./ 21:30 A partir de 1970 elle va au collège à la Côte-saint-André et au lycée elle devient pensionnaire. 24:20 Le logement et les conditions de vie à Roybon, la vie communautaire puis l’éloignement.
28:33 Lycée internat / Le contact avec des populations algériennes immigrées.
31:40 Découverte de l’histoire du père (mort en 2006)/le silence du père/ Les parcours des frères et soeurs / 37:52 découverte de l’histoire des harkis dans les documentaires et les livres avant de l’entendre de son père. « C’est une histoire qui marque, et qui marque encore et qui nous poursuivra.. on partira avec ».
38:55 Parcours professionnel
40:30 L’histoire et le silence de son ex-mari sur son histoire
44:42 La vie des femmes dans le hameau. La vie des mères.
49:58 L’encadrement du « camp » de Roybon par Mme Bertrand et son mari jusqu’à la fermeture du camps en 72. Le contrôle des visites. La gestion des allocations, des courriers. « On étaient toujours commandés. ». Le traitement des enfants, qui étaient battus. « Ils avaient tout pouvoir sur nous. C’est comme si on était toujours sous l’occupation » / 55:08 « Il fallait toujours se faire petit, se faire oublier (…) il fallait être tout le temps soumis, et ça, ça nous a suivis longtemps. »/55:40 les réceptions de personnalités politiques. Les parents faisaient le méchoui et les enfants servaient.
56:36 Le départ des camps vers les HLM. La reprise des baraquements n’a pas été proposée aux familles de harkis qui pensaient qu’ils seraient détruits. Premier bâtiment en 71. Eux arrivent en 73 dans le dernier bâtiment construit pour les harkis.
61:05 La vie des femmes
63:04 La pratique de la religion
65:10 Retour sur les activités des femmes dans le hameau de Roybon puis dans les HLM. Le jardin potager. La couture. Pas de cours de langue. /Le bâtiment de Mme Bertrand. La salle de réception. La salle de cinéma./ Les mères plus jeunes ont appris le français avec leurs enfants.
1:09:00 La vie des hommes à Roybon. Le café le samedi et l’alcool. Les corrections des enfants. La violence vécue et transmise.
1:13:14 Retour sur l’histoire du père. Cmment il est devenu harki. Le père de Daouia s’est confié à la fin de sa vie lors d’une interview./ Le choix du père, celui des oncles./Le parcours du père. Né en 1922, il s’est engagé en 1956 au côté de la France. Ses blessures de guerre. / 1:17:25 Comment son choix était perçu dans son village./ Sa vie en prison./ La parole libérée à la fin de sa vie.
1:20:25 Voyage de Daouia en Algérie en 1979. Les liens avec sa famille restée en Algérie.
1:25 Investissement associatif de Daouia pour la transmission de la mémoire des Harkis. Elle participe en 2004 à un livre de mémoire. La transmission à ses propres enfants / Question annexe sur l'acquisition de la nationalité.
1:30:22 Le « traumatisme de Mme Bertrand ». Quand je lui demande si elle veut ajouter quelque chose, Daouia revient sur le traitement subi par le couple d'encadrants du camps de Roybon. Elle évoque ce qu'elle perçoit comme la reproduction du système colonial en France par ces personnes pieds-noirs.
1:36:26 Le camp 1 et le camp 2 à Roybon
1:40:51 Les liens avec les personnes avec qui elle a grandi à Roybon. 1:41:47
La reconnaissance récente du passé des Harkis. La parole qui se libère.
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