Le relogement des familles : l'exemple de la cité des Mimosas à Cannes
Sources des Archives de France
Les Archives de France répertorient des ressources historiques accessibles à tous ceux qui le souhaitent.
Vous trouverez des documents répertoriés à la suite de l’arrivée en France de plusieurs milliers d’anciens supplétifs et de leurs familles après la guerre d’Algérie.
La Commission propose ici des documents sur le relogement de 25 familles venues du camp du Larzac à Ongles, à la Cité des Mimosas à Cannes.
Le relogement des familles : l'exemple de la cité des Mimosas à Cannes
En septembre 1962, 25 familles venues du camp du Larzac arrivent à Ongles (Alpes-de-Haute-Provence) pour travailler dans le hameau de forestage nouvellement créé. En 1964, l’Office national des Forêts met fin à l’expérience : les anciens supplétifs doivent quitter les lieux.
Grâce à Yves Durand, ancien chef de la Section administrative spécialisée (SAS) de Thiers qui les a ramenés d’Algérie et installés à Ongles, la ville de Cannes accepte de les accueillir et de les intégrer dans le personnel municipal ouvrier.
Ne disposant plus de locaux disponibles, elle décide d’acquérir une propriété appartenant à un particulier, située sur la commune du Cannet pour y construire des logements d’urgence et demande au préfet des Alpes-Maritimes de déclarer l’opération d’utilité publique.
[illustration 1], ce qu’il fait par un arrêté du 20 juillet de la même année [illustration 2].
Par une convention signée avec le ministère des Rapatriés, Cannes s’engage à construire sur ce terrain isolé, d’une superficie de 18 000 m² [illustration 3], 40 logements destinés à des « ex-supplétifs musulmans reclassés sur le plan professionnel dans le département » et à les mettre à disposition avant le 1er janvier 1965 pour une période de 5 ans [illustrations 4 à 6].
Le conseil municipal décide ensuite la rénovation d’un bâtiment déjà existant, une ferme, pour y loger six familles supplémentaires.
[illustrations 7 et 18]
Le coût de l’opération, d’un montant total de 900 000 francs (environ 1 300 000 euros) est cofinancé par :
- la commune pour 100 000 francs ;
- le ministère des Rapatriés pour 400 000 francs ;
- un prêt de 400 000 francs souscrit auprès de la Caisse des Dépôts et des Consignations, dont le remboursement est étalé sur 20 ans.
[illustrations 8 à 12]
La construction des logements, en préfabriqué, est confiée à une société landaise :
d’une superficie de 57 m2, puis d’environ 53 m2 au final, chaque logement est constitué de quatre pièces principales (salle de séjour et chambres), d’une cuisine, d’une salle d’eau équipée d’une douche et de toilettes.
[illustrations 13 et 14]
Dans l’ancienne ferme, sont aménagés une salle de jeu pour les enfants ainsi que des logements de 2, 3 et 4 pièces disposant d’une cuisine, d’une salle de bains et d’une cave.
[illustration 15]
Le chantier, entamé en décembre 1964, est presque achevé en mai 1965 [illustration 14], la plomberie restant à installer.
[illustration 16]
Désignés par le préfet sur proposition de la Commission départementale de reclassement, les occupants de la nouvelle cité des Mimosas signent un bail de location avec la municipalité et règlent, en partie grâce à une allocation logement de 70 francs [illustration 17], un loyer mensuel fixé à 140 francs1 (environ 206 euros), calculé pour couvrir sur 15 ans les intérêts de la dette et l’entretien des bâtiments [illustration 17].
Comme les hameaux de forestage, la cité est administrée par un "chef de village", un ancien adjudant, et une monitrice d’action sociale.
La rapide amélioration des conditions de vie des anciens supplétifs permet aux enfants de partir en vacances et à leurs parents de s’équiper de réfrigérateurs, de machines à laver et, pour certains, de postes de télévision
[illustration 19]
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