In memoriam général Georges GRILLOT
Mis à jour le 26 juillet 2024
Un officier de légende vient de nous quitter...

« Créateur à partir de janvier 1959 du "commando musulman" ou "commando Georges", portant son prénom, Georges Grillot est mort, avant-hier, à l’Institution nationale des Invalides à Paris, le jour de ses 98 ans.
Né le 13 juillet 1926, ancien sous-officier de l'armée de terre passé par l'école de Strasbourg pour accéder à l'épaulette, le lieutenant Georges Grillot, après deux séjours en Indochine, crée en Algérie ces célèbres commandos composés d’anciens membres du Front de libération nationale (FLN) et de l’Armée de libération nationale (ALN).
Nommé en 1979 à la tête du service " action " du SDECE, alors dirigé par Alexandre de Marenches, il contribue à la formation, en Afrique, de plusieurs services secrets.
Titulaire de dix-huit citations et blessé cinq fois en Indochine et en Algérie, le général Grillot était grand-croix de la Légion d'honneur.
En 1999, le général Georges Grillot avait écrit " Mourir pour la France ? " »
Un officier de légende vient de nous quitter.
13 juillet 1926 - 13 juillet 2024.
Le général Georges Grillot né le 13 juillet 1926, vient de nous quitter, le jour de ses 98 ans.
Georges Grillot n’est peut-être pas très connu des jeunes générations et pourtant sa vie de soldat est un exemple d’honneur, de fidélité et d’amour au service de la France. Engagé dans les deux conflits qui marquent la décolonisation, il va devenir un guerrier de légende.
J’ai croisé son chemin en 1965 alors que j’étais jeune sous-officier à l’encadrement des élèves sous-officiers à l’EAABC (Ecole d’Application de l’Arme Blindée Cavalerie) de Saumur – Une rencontre qui se transformera en une relation d’amitié quasi-filiale, comme je l’ai écrit dans une revue de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) Mémoire et Vérité hors-série n° 8, parue en 2019.
C’est au fil d’une relation privilégiée renforcée par le poids des années, 59 jusqu’à aujourd’hui, que j’ai appris qui il était et la petite histoire qui fait la grande.
Georges Grillot, c’est en 1947 un jeune sous-officier engagé dans la guerre d’Indochine, souple et manœuvrier, qui, au cours d’une embuscade, capture un officier du Vietminh s’avérant être un commissaire politique. Par son charisme et sa capacité à instaurer un climat de confiance, il parvient à le retourner, ce qui permettra d’acquisition de très nombreux et importants renseignements.
C’est aussi l’incarnation du courage, alors qu’il mène, à la tête de sa section, un assaut à la baïonnette.
Il quitte le Tonkin en 1951 décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre des TOE avec 5 citations dont 2 à l’ordre de l’armée et de 3 blessures de guerre.
De retour en France, il prépare et réussit le concours de l’ESMIA (Ecole Spéciale Militaire Inter Armes), ce qui fera de lui un saint-cyrien de la promotion « Ceux de Diên Biên Phu », tout un symbole puisque nous avons commémoré cette année le 70 ème anniversaire de cette bataille.
En 1955, il rejoint l’Algérie comme jeune officier de cavalerie. Une rencontre, celle du colonel Marcel Bigeard va lui permettre de rejoindre les rangs du 3e RPC (régiment de parachutistes coloniaux) et de s’impliquer dans une autre forme d’action dans laquelle il va démontrer tous ses talents de chef au combat.
Fort de l’expérience acquise en Indochine, convaincu de l’importance de la guerre subversive et de l’opportunité de « retourner » des prisonniers en pratiquant l’aspect psychologique et un rapport franc de combattant à combattant, il met sur pied une unité particulière composée de ralliés du FLN (Front de Libération Nationale).
Fruit de la rencontre de trois hommes : le colonel Marcel Bigeard, le lieutenant Georges Grillot et Youssef Ben Brahim, le « commando Georges » est né et deviendra une unité d’élite des plus redoutés.
Par la qualité de ses renseignements, il connait l’emplacement des katibas, leur fonctionnement et leur organigramme, jusqu’aux numéros de l’armement.
Georges innove et utilise la 3ème dimension. L’appui des hélicoptères et des avions lui permet d’obtenir de remarquables résultats. Ceux-ci sont tels que le 27 août 1959 à Saïda, à l’occasion de sa première visite en Algérie, le général de Gaulle inspecte le commando Georges et décore plusieurs de ses hommes.
Le 4 avril 1962, à l’occasion d’une prise d’armes autour de leur capitaine, ce ne sont pas moins de 240 combattants qui sont réunis, totalisant 26 médailles militaires, 398 citations et 14 médailles des blessés. Le commando Georges était sur le point d’obtenir une fourragère pour ses nombreux faits de guerre dont la neutralisation à lui seul de plus d’un millier de combattants du FLN et de l’ALN.
Georges fait son possible pour rapatrier en France le maximum de ses hommes avant l’indépendance de l’Algérie aidé pour cela par son ami André Wormser.
Le capitaine, le lieutenant-colonel, le colonel puis le général Grillot, a suivi toute ma carrière, me guidant par ses conseils dans ma vie de soldat mais aussi lors des opérations dans lesquelles j’ai été engagé, que ce soit au Cambodge ou en Ex-Yougoslavie.
Homme de cœur et de Foi, il crée l’association « une lumière au Levant » avec pour objectif d’apporter une assistance à des écoles libanaises et me charge, alors que je viens de quitter le service actif, de récolter des fonds auprès de donateurs pour la région PACA et Monaco. Son attachement pour le Liban n’avait d’égal que son amour pour la France.
Devenu pensionnaire de l’Institution nationale des Invalides, chacun de me déplacements sur Paris était une occasion de lui rendre visite et de lui offrir l’attention et l’affection dont j’avais bénéficié durant plus de 50 ans.
Pour tous ceux qui l’ont côtoyé dans nos armées, qui l’ont eu sous leurs ordres ou ont servi sous ses ordres, qui ont été les témoins de sa carrière remarquable et exemplaire de chef, il demeurera une source d’inspiration : le service de la France fut son obsession.
Grand’ Croix de la Légion d’honneur, médaille militaire, Grand’ Croix de l’ordre national du Mérite, 18 fois cité dont 7 à l’ordre de l’armée (palme), 5 fois blessés, voici l’officier général qui vient de nous quitter.
À Dieu mon général et surtout merci d’avoir su nous guider pour continuer à « chasser la Misère ».
Texte de Michel Gagnaire,
publié avec son aimable autorisation

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