60e anniversaire de l'"Arrivée des Harkis en Côte-d'Or" : le camp SNCF de Gevrey 1964-2024

Lettre ouverte

 
L'AAH21 et l'ADAH souhaitent vous associer au grand projet mémoriel en Côte d’Or, débuté en septembre 2023 et consistant à la réalisation de panneaux commémoratifs. Après l’inauguration des panneaux dans les villes d’Is-Sur-Tille, de Baigneux-les-Juifs et de Vanvey ayant accueilli trois hameaux de forestage, le 4^e volet de ce projet se traduira par la conception et l'installation d‘un panneau dans la commune de Gevrey Chambertin. 
En effet, la ville de Gevrey a accueilli des familles Harkis en février 1964 au sein du camp SNCF pour l’extension et le développement de la gare de triage SNCF.

Ce projet est le fruit d'un travail partenarial, à vocation historique, mémorielle et pédagogique, que nos associations A.D.A.H. et A.A.H. mènent depuis un an en lien avec l'Office National des Combattants et Victimes de Guerre, l'Office National des Forêts, le Conseil départemental de Côte d’Or, les communes où ont été implantés les hameaux de forestage et un camp SNCF et le soutien d’entreprises partenaires.

L’objectif de cette démarche vise à retracer l'histoire locale et singulière de la Côte-d'Or où les familles Harkis sont arrivées depuis l'Algérie dans des conditions particulièrement difficiles. Notre volonté est de faire connaître au plus grand nombre le parcours de ces femmes, hommes, enfants, depuis les camps de reclassement et de transit, jusqu'aux hameaux, ainsi que l’ouvrage laissé par les Harkis ayant participé à la construction du site ferroviaire de la gare de triage de Gevrey-Chambertin, patrimoine local et national.

Aussi, nous avons le plaisir de vous annoncer que cette cérémonie d’inauguration est prévue le :

- Mercredi 25 septembre 2024 à Gevrey-Chambertin -

Votre présence participerait à faire de cette journée un moment inoubliable et rempli d'émotions pour, ensemble, perpétuer dans l'union et la fraternité, la mémoire de ceux qui ont tant donné pour notre pays. Vous trouverez ci dessous le dossier de presse du projet. 
Avec toute notre reconnaissance et nos remerciements anticipés,

Farida HAMANDIA, François et Rémy BENREDJEM - Fille et Fils de Harkis

Pour tout contact: 
Mail : harkis21@gmail.com -Adresse : AAH - 11b rue du lac 21120 Marcilly-sur-Tille -Tél. : 06.95.24.14.14

Éditorial

Par Bruno DUPUIS,
Directeur de l’ONaCVG de la Côte d’Or.

Harkis.
Pour les plus jeunes, ce terme est souvent complexe pour définir précisément qui ont été ces hommes. 
Pour les concernés, il représente à la fois l’honneur, mais parfois aussi la souffrance. 
Entre 1954 et 1962, au cours de ce qui sera finalement désigné comme la guerre d’Algérie, ce sont plus de 200.000 hommes (Harkis, goumiers, tirailleurs, spahis, moghaznis,) qui s’engagent ou sont enrôlés au sein de l’armée française. 
Un engagement qui ne sera pas sans conséquence lorsque interviendra le « cessez-le-feu » du 19 mars 1962. Apparentés à des civils armés et non à de véritables militaires, ils sont alors désarmés et renvoyés dans leurs foyers. 
Les seules familles qui parviendront à quitter le pays à destination de la métropole sont celles qui seront transférées officiellement pour raison de représailles, et officieusement par désobéissance d’officiers et de sous-officiers de l’armée française, ainsi que via l’immigration économique ou grâce au comité international de la Croix Rouge. Soit environ 80.000 personnes. 
Ces transferts sont un véritable exil pour ces hommes, femmes et enfants qui arrivent sur une terre inconnue, dans un pays aux modes de vie si différents et où se parle une langue qu’ils maîtrisent peu ou pas. Pour beaucoup de ceux qui ont souhaité rester, ou qui n’ont pas pu partir, ils subiront les représailles et la marginalisation sociale. 
La moitié des familles qui débarquent en France tenteront par eux-mêmes de s’intégrer au sein de la société. Les autres passeront plusieurs mois, voire années – dans des conditions très précaires - dans des camps transitoires encadrés militairement situés dans le sud de la France. Après la reconnaissance de leur nationalité française, ils seront répartis dans différentes cités, hameaux forestiers ou foyers SNCF ou de la Sonacotra. La plupart des hameaux forestiers sont situés dans le sud, en Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse. 
En accueillant 3 hameaux de forestage (Is-sur-Tille, Baigneux-les-Juifs et Vanvey) et le foyer SNCF de Gevrey-Chambertin, la Côte d’Or sera donc une exception. De 1963 jusqu’au début des années 70, une centaine de familles va ainsi travailler à l’aménagement de plus de 21.000 hectares de forêts de l’Auxois et du Châtillonnais et à la construction de chemins forestiers encore utilisés aujourd’hui. A Gevrey-Chambertin, elles vont travailler au sein de la gare de triage et participer à son extension. Les femmes apprennent la culture locale et les enfants sont scolarisés avec les autres enfants de la commune. Si les conditions de vie restent fragiles, cette période marque néanmoins le début de leur intégration. A la fermeture de ces lieux, certains resteront sur le département et seront employés dans les entreprises locales, d’autres quitteront la Bourgogne souvent à destination du sud de la France. Le panneau du camp SNCF de Gevrey Chambertin, qui sera dévoilé le 25 septembre 2024, à l’instar de ceux inaugurés en 2023 sur les anciens hameaux de forestage, a pour objectif de rappeler l’histoire de ces Harkis, de leur engagement dans l’armée française jusqu’à leur intégration parfois complexe au sein de notre société. Une histoire particulière qui est notre héritage commun et qui doit être entretenue et transmise aux futures générations. Ce projet porté par l’Office national des combattants et des victimes de guerre a fédéré - dans un même esprit de reconnaissance et de transmission intergénérationnelle - de nombreux partenaires que je remercie, et en premier lieu la commune de Gevrey, la SNCF et les associations représentant les Harkis et leurs familles.

Communiqué de presse

Farida, François et Rémy,
Porteurs du projet et membres des associations représentatives des Harkis en Côte-d'Or

L'histoire des Harkis, ces autochtones des départements français d’Algérie qui ont choisi de se battre aux côtés de l'armée française pendant la guerre d’indépendance, est complexe et douloureuse. 
Ces hommes et femmes, souvent issus des régions rurales et pauvres du pays, ont été engagés par l'armée française pour leur connaissance du terrain, de la langue arabe et aussi, pour certains, avoir déjà une tradition militaire familiale. 
Malgré les risques encourus pour eux mêmes et leur famille, les Harkis se sont battus avec courage et dévouement pour la France, jusqu'à la fin de la guerre en 1962. Mais leur loyauté n'a pas été récompensée, bien au contraire. 
La plupart des Harkis ont été désarmés, puis abandonnés par les autorités françaises, à l'exception de certains officiers "Justes" qui ont désobéi aux ordres et choisi de sauver des familles plutôt que de déshonorer leur uniforme. Ces soldats français Harkis ont dû fuir pour sauver leur vie, laissant derrière eux leur maison, leur terre, leur famille. 
C'est ainsi que des milliers d’entre eux ont été accueillis dans des camps de reclassement et de transit en France, notamment à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales. Ces camps, souvent insalubres et surpeuplés, isolés de tout, ont été le lieu de souffrances et de traumatismes pour ces personnes rescapées déjà éprouvées par la guerre. 
C'est dans ce contexte que l'administration française a décidé de créer des hameaux de forestage, destinés à reloger les Harkis et leur famille sur l'ensemble du territoire et à les employer, notamment dans l'entretien des forêts. Plusieurs sites ont été choisis à travers le pays, et la Côte-d'Or a été l'un des départements pilotes pour cette opération. 
Des familles de l'Est algérien sont venues s'installer dans les hameaux de forestage de la région (Vanvey-sur-Ource, Baigneux les-Juifs et Is-sur-Tille), sur proposition d'officiers de l'armée française et de personnels du ministère de l'Agriculture de la direction des eaux et forêts. 
Elles ont notamment grandement participé à la construction de routes, au remembrement, aux travaux forestiers et à la plantation d'arbres, contribuant ainsi à l'œuvre verte des Harkis au sein du département. 
Plusieurs camps SNCF ont été implantés en France, dont celui de Gevrey Chambertin en Côte d’Or, pour accueillir une main d’œuvre dans le cadre de la construction de la gare de triage entre autres tâches.

Ces camps, souvent isolés ont été des lieux de reconstruction pour les Harkis et leur famille. Ils ont permis à ces personnes de se réinsérer dans la société française, malgré les discriminations et les préjugés auxquels ils ont fait face. 
Aujourd'hui, il est important de rappeler l'histoire de ces hommes et de ces femmes, qui ont fait preuve de courage et de loyauté envers la France, malgré les difficultés et les injustices qu'ils ont subies. 
C'est pourquoi l'Association des Anciens Harkis de la Côte-d'Or (AAH), en lien avec l'Association Défense et Avenir des Harkis (ADAH) et l'ONaCVG, ont décidé de réaliser quatre panneaux commémoratifs qui retracent l'histoire des Harkis depuis l'Algérie jusqu'aux hameaux de la région. 
Ce travail mémoriel se prépare depuis septembre 2022 avec les maires des communes concernées, l'ONF, le groupe SEB, les Établissements Cordier et la SNCF.

NOTRE AMBITION
D’une part, nous pensons qu’il est juste de rendre hommage à ces familles, qui, dans la disgrâce de leurs conditions d'accueil ont contribué fortement au développement des villes et villages du département. 
D'autre part, nous souhaitons partager aux citoyens et habitants du territoire Côte-d'Orien ainsi qu’aux futures générations, mais aussi dans une dimension universelle, une page de l'Histoire de France encore trop méconnue. 
Il s'agit là d’ouvrages laissés par les Harkis 
en héritage et en patrimoine à la Côte-d'Or, leur département d'adoption.

Le Projet

L’origine du projet :

Loin de toute position partisane, ce projet a une vocation essentiellement mémorielle, historique et pédagogique.

Il est le fruit d'un travail partenarial que les associations AAH et ADAH ont mené durant près d’un an en lien avec l'Office National des Combattants et Victimes de Guerre, l'Office National des Forêts, le Conseil Départemental de Côte-d’Or, les communes ayant accueilli des hameaux de forestage ainsi que le Groupe SEB.

Les objectifs poursuivis :

Les associations souhaitent profiter de l’opportunité d’un tel événement pour que ces actions participent à la réhabilitation d’une communauté française oubliée et au rétablissement de sa dignité.

Dans cet esprit, ces manifestations ont également pour ambition de permettre aux descendants :

• de rappeler l'apport (démographique, culturel, économique, social…) et l'investissement de ces nouveaux habitants dans la vie et l'essor des différents villages ; 
• de découvrir une page de l’histoire de France, ainsi que leur propre histoire et celle de leur commune ; 
• de retrouver la fierté d’être des enfants de soldats défenseurs de la République ; 
• de réhabiliter leur place de français à part entière et de citoyens de ces villages d’adoption où leurs familles ont planté leurs racines.

Des français à part : 

Le département de la Côte-d'Or a la singularité, pour un département situé dans la moitié nord de la France, d'avoir accueilli quatre hameaux de forestage : Gevrey-Chambertin, Is sur-Tille, Vanvey-sur-Ource et Baigneux-les-Juifs. Dans chacun de ces quatre camps, environ 25 à 30 familles sont arrivées entre 1962 et 1965. 
Les hommes, encadrés par le chef de camp, travaillaient du lundi au samedi en forêt ou, dans le cas spécifique de Gevrey Chambertin, pour la SNCF, en qualité “d’enrayeurs” dans la gare de triage. Pendant ce temps, les femmes au foyer étaient accompagnées par une monitrice sociale pour apprendre à “vivre à la française”. Loin des villages, les enfants se rendaient à pied à l'école. 
Les dernières familles Harkis ont quitté les hameaux entre 1969 et 1972. Elles y ont vécu près d'une décennie. De nombreux Harkis ont continué à participer à l'histoire locale notamment en travaillant dans les entreprises du bassin d'emploi, comme par exemple à l'usine SEB de Selongey ou AMI à Is-sur-Tille ou pour la SNCF en qualité de cadre permanent pour de rares cas. 

Ces familles ont réussi à élever dignement leurs enfants malgré les difficultés : isolement, tâches ingrates en forêts et barrière de la langue. Elles ont ainsi permis à leurs enfants de poursuivre des études afin de s'insérer plus facilement dans la société française, avec l'espoir de devenir un jour des Français à part entière.

Le 60ème anniversaire

Pour le 60ème anniversaire de leur arrivée, nous souhaitons organiser une commémoration locale, articulée autour de : 

L’inauguration d’un panneau d'information (recto/verso) de 100x140 cm (format B0) au sein de la ville de Gevrey-Chambertin ayant accueilli un camp de Harkis. Les baraquements de ce camp ont été détruits récemment. 

Ce panneau sera inauguré, en présence du préfet de région, le : 

Mercredi 25 septembre 2024 à 16h00 à Gevrey-Chambertin. 

Cet évènement s'inscrit dans un projet plus global à moyen et long terme sur l’ensemble du département qui revêt diverses actions, dont certaines ont été réalisées avec succès : 

• Cérémonies de commémoration ayant été réalisées en 2023 : 
  • inauguration de 3 panneaux pédagogiques implantés à Is-sur-Tille, Baigneux-les Juifs et Vanvey, 
  • plantation symbolique d’un chêne et la pose d’une plaque commémorative sur l’emplacement de l’ancien camp d’Is-sur-Tille, 
  • baptême d’un “Chemin : “Chemin des Harkis, soldats de France” à Is-sur-Tille.” 
• Projets d’hommage à concrétiser en 2024/2025 : 
  • inauguration de panneaux d'information, en zone forestière indiquant les lieux où ont travaillé les Harkis, en lien avec l'Office National des Forêts, 
  • implantation de panneaux en forêts domaniales où ont œuvré les Harkis, 
  • le baptême d'arbres au nom de Harki(e)s décédé(e)s. 

Enfin, nous souhaitons développer des actions à caractère culturel et scientifique pour perpétuer la mémoire et l'histoire de ces familles, ayant contribué de façon exemplaire au développement local du territoire Côte-d’Orien. (En partenariat avec les Universités).

Les partenaires du projet

DES PARTENAIRES PUBLICS

Nos travaux ont débuté avec l'Office National des Combattants et Victimes de Guerre que nous tenons à remercier pour avoir impulsé ce projet. A ce partenaire étatique du monde combattant, s'est ajouté l'Office National des Forêts, employeur historique des Harkis dans les hameaux. En outre, nous associons les quatre communes d'Is sur-Tille, Baigneux-les-Juifs, Vanvey-sur-Ource et Gevrey-Chambertin à travers l'engagement de leurs maires dans cette action collective. Nous remercions également le département de la Côte d'Or et son service des Archives Départementales pour avoir soutenu le projet. Enfin, nous remercions le Mémorial de Rivesaltes pour l'accès aux fonds photographiques ainsi que le SARDO (Service d’Archives Documentaires) de la SNCF. 

DES PARTENAIRES PRIVÉS

Il est également essentiel de remercier notre partenaire privé, le groupe SEB, qui a su nous apporter une aide importante et précieuse pour la conception graphique de nos panneaux. En outre, le groupe HyperVolume (ex. transports Cordier), installé sur le terrain où se trouvaient le hameau d'Is-sur-Tille, a souhaité également nous soutenir dans la démarche. Bien évidemment, le groupe SNCF, pour son soutien dans le projet. 
Enfin, le quotidien Le Bien Public qui a pu nous donner accès à ses archives et qui suit notre démarche projet depuis le départ. 
 

_{Contact et Presse}

TV RADIO & PRESSE ECRITE

La presse locale nous suit dans cette aventure, avec plusieurs reportages et interviews pour couvrir notre groupe de travail entre Is-sur-Tille, Baigneux, Vanvey et Gevrey. 

France 3 Bourgogne-Franche-Comté 

https://www.youtube.com/watch?v=z7-Z2RvKer0 

France Bleu Bourgogne 

https://www.francebleu.fr/infos/societe/une-journee solennelle-pour-mieux-connaitre-l-histoire-de-harkis-de cote-d-or-3281426 

https://www.francebleu.fr/infos/societe/is-sur-tille-c-etait-l amerique-pour-nous-il-y-a-60-ans-les-harkis-trouvaient refuge-en-cote-d-or-2699281 

https://www.francebleu.fr/infos/societe/is-sur-tille-c-etait-l-amerique-pour-nous-il-y-a-60-ans-les-harkis-trouvaient-refuge-en-cote-d-or-2699281

https://www.francebleu.fr/infos/societe/une-journee-solennelle pour-mieux-connaitre-l-histoire-de-harkis-de-cote-d-or-3281426

Autres

https://www.onac-vg.fr/actualites/les-harkis-honneur-en-cote-or

https://www.harkis.gouv.fr/actualites/inauguration-et-ceremonie-dhommage-aux-harkis-sur-tille

https://harkis.gouv.fr/actualites/60e-anniversaire-de-larrivee-des-harkis-en-cote-dor-le-camp-sncf-de-gevrey-1964-2024

https://archives.cotedor.fr/v2/site/AD21/Decouvrir/Expositions/Il_y_a_60_ans_larrivee_des_familles_de_harkis_en_Cote -dOr_2023

https://www.bienpublic.com/defense-guerre-conflit/2023/09/22/l-impact-de-la-presence-des-harkis-en-cote-d-or-n est-pas-insignifiant

https://www.bienpublic.com/societe/2024/04/01/un-chemin-baptise-en-hommage-aux-harkis 

PRIX CITOYENNETÉ : ANCIENS HARKIS 21

Anciens Harkis 21, Canton d’Arnay-le-Duc pour la réalisation de panneaux mémoriels pour les 60 ans de l'arrivée des Harkis en Côte-d'Or 
https://www.cotedor.fr/actualite/trophees-des-jeunes-et-de-lengagement-decouvrez-les-laureats-2023 

CONTACT & RELATION PRESSE

Association des Anciens Harkis de la Côte-d'Or 
Adresse : AAH - 11b rue du lac 21120 Marcilly-sur-Tille 
Courriel : harkis21@gmail.com - Tél. : 06.95.24.14.14