Témoignage de Monsieur Kamel BEN MOUSSA
Sommaire
1. Présentation de Monsieur Kamel BEN MOUSSA
2. Capsule d'entretien n° 1 : Beau Soleil
3. Capsule d'entretien n° 2 : Le tour de France, Aznavour, Fernandel et Johnny
4. Capsule d'entretien n° 3 : Français de confession musulmane
5. Son témoignage intégral
5.a. Entretien intégral, partie 1
5.b. Entretien intégral, partie 2
5.b. Son témoignage intégral partie 2
6. Fiche descriptive de l'entretien
1. Présentation de Monsieur Kamel BEN MOUSSA
Kamel est né en 1965 à Avignon et affirme « Je suis un Vauclusien ». Il a été marqué par son enfance dans le Quartier Beau Soleil et la violence de ce quartier de Harkis et de gitans.
Son père, né en 1938, a été blessé à la guerre. Sa femme et son premier enfant sont restés en Algérie. Arrivé en France en 1962, il est passé par les camps de Bias et de Saint-Maurice-L’Ardoise. Il s’est remarié à Cucuron en 1964.
Bonne écoute et bonne découverte...
2. Capsule d'entretien n° 1 : Beau Soleil
3. Capsule d'entretien n° 2 : Le tour de France, Aznavour, Fernandel et Johnny
4. Capsule d'entretien n° 3 : Français de confession musulmane
5. Son témoignage intégral :
5.a. Entretien intégral, partie 1
5.b. Entretien intégral, partie 2
6. Fiche descriptive de l'entretien de de Kamel BEN MOUSSA
Projet de référence Collecte de témoignages de harkis
Commandeur du projet Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie
1 Nom du témoin ou situation d'enregistrement Kamel Ben Moussa
Date 15/02/2024
Lieu Avignon
Nom du collecteur Caroline Fontana
2) L’enregistrement
- Support :
Support audio oui
Support audiovisuel non
Format (wave, dvcam…) Wav
Qualité bonne
- Matériel utilisé :
Enregistreur Tascam
Durée de l’enregistrement 2 heures 20 minutes
3) Le document produit
Nom des documents Kamel Ben Moussa Entretien partie 1
Kamel Ben Moussa Entretien partie 2
Format du document MP3
Durée des documents 1 heure 9 minutes et 1 heure 9 minutes
4) Le contenu documentaire
- Données biographiques et contextuelles
Kamel est né en 1965 à Avignon et affirme « Je suis un Vauclusien ». Kamel a été marqué par son enfance dans le Quartier Beau Soleil et la violence de ce quartier de Harkis et de gitans.
Son père, né en 1938, a été blessé à la guerre. Sa femme et son premier enfant sont restés en Algérie. Arrivé en France en 1962, il est passé par les camps de Bias et de Saint-Maurice-L’Ardoise. Il s’est remarié à Cucuron en 1964.
- Introduction à l'enquête
- Description thématique
o Partie 1
00:00 Présentation / la violence dans le quartier Beau Soleil
Quartier la Balance puis Quartier Beau Soleil -Harkis et Gitans. Mise à l’écart. Violence.
4:22 Parcours du père
4:48 Perceptions d’enfants/ Violence dans le quotidien
5:50 Perte du sentiment d’empathie
8:00 Mémoire d’Avignon dans les années 1960/70. Paysans autour de la ville
9:30 Le père de Kamel avait une voiture et savait lire et écrire / Ouverture sur l’extérieur
10:30 Parcours depuis les camps de transit
11:30 Sur les Harkis qui travaillent pour l’ONF et leur rôle pour les forêts
Parcours de son père après son arrivée en 1962
15:20 « S’il n’y avait pas Mohamed Laradji et Loanchi Hocine, on serait aujourd’hui comme les Indiens d’Amérique à l’alcool, on serait des cas sociaux »
15:50 Scolarité - Institutrice
18:50 « Très peu de ma génération s’en sont sortis »
19:20 L’éducation des filles, dureté pour les filles et les mères. / 21:00 Kamel a élevé ses propres filles à être autonomes.
22:40 Problèmes psy de son père, liés à son traumatisme / Cauchemars, divorce
24:00 Aggravation des problèmes psychiatriques du père, internement, accompagnement de son père
25:50 Accès au traitement médicamenteux tardif. Le père trouve enfin le sommeil dans les 4 dernières années de sa vie. Regret du manque d’accompagnement avant.
27:50 Souvenirs de Bias. « Des hommes s’enterraient vivants / Hommage à nouveaux aux rebelles des années 1970 qui ont fait fermer les camps.
Perte de repère. « Les hommes une fois dehors n’avaient pas de repères. Ils voulaient rester dedans. C’était un truc de fous. »
29:30 Histoire de son père
Né dans une région de l’Est Algérien, constantinois, il a été à l’école et savait lire et écrire l’arabe.
32:20 Kamel assistait avec son père aux cercles d’hommes.
33:56 Sortie de Beau Soleil/quartier La croix des oiseaux. « Tout a changé » Il avait 9 ans. Ouverture / Découverte de la culture française
Prend conscience alors, qu’il est fils de Harkis.
37:11 Épisode à la maison des jeunes, fréquentation du centre social / Accès à la culture. Directeur Paul Blanc/ Découverte de la peinture / Décalage avec les Français « européens »
40:40 Instituteur pied-noir communiste qui saque les enfants de Harkis.
Échec scolaire de ceux de sa génération.
45:00 Récit de l’engagement de son père puis parcours jusqu’à l’embuscade au cours de laquelle il frôle la mort
52:30 Récit de l’embuscade dans laquelle son père prend une balle dans la tête. Il avait 19 ans. Le médecin avait qui il travaille et son collègue sont tués lors de cet événement.
58:00 Récit de « Tarzan », personnage du maquis.
64:48 Récit de la libération est de l’abandon des Harkis
Massacres des Harkis après le cessez-le-feu. Désarmés, « on les a envoyés à l’abattoir ». Trahison de De Gaule.
66:50 Les Harkis n’ont pas été rapatriés, « pourquoi ? Parce qu’ils étaient de confession musulmane » /
« Ceux qui étaient français grâce au décret Crémeux l’étaient-ils plus que les Harkis ? »
Ces problèmes cumulés ont créé une crise d’identité. Les enfants sont devenus fous.
o Partie 2
00:00 Transmission de la religion du père. / Rapport à la religion.
La religion qui lui a été transmise n’est pas une religion politique.
Dégâts dans les secondes et troisièmes générations.
04:00 Monclar, deuxième mosquée répertoriée en France, créée par les Harkis ainsi qu’un carré musulman. Pour les « rapatriés français musulmans d’Algérie »
05:00 Question du Conseil français du culte musulman : pourquoi n’y a-t-il pas de Français, seulement des binationaux ?
Critiques des prises de position des binationaux vis-à-vis de l’Algérie
08:30 Sur les Harkis qui votent Front national.
Position de droite traditionnelle. Critique de la gauche « qui a fait du mal à ses parents »
10 :00 Reconnaissance de Macron. Il dit pardon, mais il ne dit pas pourquoi ? « Dites pourquoi ! »
Demande justice, non pas à être traité comme un « cas social. »
11:00. Référence/désaccord avec Benjamin Stora.
11:15 Relations après 1962 entre Harkis et Algériens immigrés. « Les Harkis ne se laissaient pas faire » / Récit d’un règlement de compte à Avignon.
15:00 Assassinats de Harkis en Algérie à la libération.
16:00 Départ du père - Le bateau, Bias, Saint-Maurice-L’Ardoise. « Des camps de concentration. »
17:00 Premier fils de son père resté en Algérie qui rejoint la France plus tard avec sa famille.
19:00 Colère par rapport à l’abandon de De Gaulle.
Critique de la catégorisation de « Guerre » et des représentations dominantes de l’histoire des Harkis. « En 1999, les événements d’Algérie sont devenus une guerre (…) Ce changement de terme fait passer nos pères pour des traitres. »
23:00 Il y avait de la « Agra », de l’injustice en Algérie, mais l’histoire des Harkis commence en 1954. Ils n’ont pas choisi la France, ils étaient français.
Retour sur l’histoire de l’Algérie.
26:30 Implication militante et associative de Kamel /Revendications
Récit épisode où à 12, 13 ans Kamel se fait traiter de « fils de Harki » / Premier échange avec son père sur le mot Harki
30:10 Manifestation à Avignon pour la libération de Mohamed Laradji où il assiste avec son père / Évocation de la prise d’otage à Saint-Maurice-L’Ardoise en 75
32:10 « Il est temps que la justice française prenne ce dossier en main, qu’elle s’occupe de notre histoire (…) Ce serait dur de dire « on a laissé des Français parce qu’ils étaient de confession musulmane ». / Différence avec les Pieds Noirs. / « Dites la vérité sur nos pères ! »
33:35 Évolution du mouvement militant.
34:00 Investissement de Kamel. / Relations avec les pieds noirs. / Référence à l’UNDR pour les rapatriés français d’Algérie.
37:10 Des « camps de concentration »
42:00 Association actuelle de Kamel : Union des Harkis soldats français anciens combattants d’Afrique du Nord. « Pour remonter le blason de nos parents »
45:40 Question des femmes et filles de Harkis
46:20 : première association créée en 1989 jusqu’en 2014. Puis présidence délégation du Vaucluse. / Il crée sa propre association : « je n’ai pas d’adhérents, tous les Harkis sont adhérents » / Pas de demande de subvention, service aux Harkis.
48:00 Volonté de transmettre /raconter l’histoire des anciens
Sur le manque d’investissement associatif / Les gens ont connu trop de souffrances, de drames personnels pour s’investir.
Demande de justice à l’État français « Dites qu’il y eut du racisme. »
50:11 Rôle de l’armée d’Afrique non valorisé.
51:40 Besoin d’un groupe de travail indépendant, Historiens, philosophes, psychiatres.
53:00 Problème de la mémoire manquante / La plupart des Harkis ont disparu.
54:30 Retour sur la question religieuse.
« En s’attaquant à l’intimité de la personne, on la rend méchante. »
57:00 Différents métiers exercés. / Son travail d’animateur, puis dans l’insertion / Problèmes de santé.
59:17 différentes rencontres, parcours militants.
Demande de reconnaissance de l’abandon des Harkis par l’État français parce qu’ils étaient de confession musulmane.
60:44 Perception de l’histoire à ses enfants
61:20 N’a voyagé dans aucun pays arabe, mais intérêt pour sa culture. « Je parle arabe et je suis Français. »
63:00 Lien avec le pays d’origine. / Retour de son père en Algérie en 1972 / Récit.
67:00 Conception de la religion musulmane.
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