Présentation des travaux de la lauréate Lucie Peytermann

La première enquête AFP, moteur d’action et de réveil des consciences 

Suite à une enquête de huit mois, et après avoir mené des entretiens avec des historiens et des acteurs associatifs, Lucie Peytermann écrit un premier article en septembre 2020 où elle révèle la surmortalité infantile des camps et l’existence d’un cimetière caché. L’article contribue largement à faire connaître le sujet, des témoignages affluent, et deux ans plus tard, des premières fouilles officielles sont engagées par le secrétariat d’État.

“Le drame est doublé d'une autre tragédie: avec le temps, les cimetières de ces enfants inhumés sans sépulture décente ont disparu sous les herbes folles, les ronces ou les vignes, fantômes d'un passé traumatique que les familles d'anciens Harkis ont enfouis au plus profond d'elles mêmes et que la société française a oubliés.” (extrait de l’enquête AFP).

En France, la douleur d'une fille de Harkis face à la tombe enfin retrouvée de sa sœur 

A la suite de la publication de sa première enquête, des familles, qui parfois ignoraient tout du sort de leur frère ou sœur disparu bébé, ou au contraire qui le cherchait depuis des années, ont contacté la journaliste. Dans le but de donner la parole aux familles et de faire connaitre leur douleur enfouie, elle écrit un reportage exclusif aux côtés de Malika Tabti, lorsque pour la première fois cette dernière se retrouve face au cimetière de Saint-Maurice-l’Ardoise dans lequel sa sœur a été inhumée. Elle y dépeint la détresse et l’incompréhension de cette famille mêlées à l’apaisement d’avoir identifié le lieu d’inhumation de leur sœur. 

"Ma mère nous a toujours parlé du traumatisme de la perte de Malika, mais elle ne saura jamais que le cimetière a été retrouvé", souffle-t-elle. (extrait du reportage AFP).

Aujourd’hui, l’État donne le choix aux familles de récupérer les corps afin de pouvoir leur donner une sépulture décente.