Réaction de Jean-Marie Bockel à la controverse sur l'annexe 4.

Mis à jour le 28 mai 2023

Quelques heures après l’apparition d’une pétition, le président de la CNIH, Jean-Marie Bockel a tenu à réagir pour mettre un terme à la controverse.

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Interview de Jean-Marie Bockel, président de la Commission Harkis parue sur le site de var-matin.com
© var-matin.com

« La majorité des harkis et leurs représentants ont considéré que ce n’était pas un sujet.
Pour les autres, nous en tenons compte. »

Jean-Marie Bockel, président de la CNIH

« La synthèse du récit historique des autorités publiques algériennes concernant les harkis ne reflète en rien la position et l’opinion personnelles de son auteure. »

Karima Dirèche, historienne, directrice de recherche CNRS/TELEMMe, spécialisée sur l’histoire contemporaine maghrébine

"Il faut savoir entendre",
l’annexe qui a fait bondir les harkis a été modifiée.

Reportage d'Alexandre Reynaud, var-matin.com, publié le 27 mai 2023 à 21:20, mis à jour le 27/05/2023 à 21:21

Un document glissé dans le rapport de la commission de reconnaissance des harkis a suscité un tollé chez certains membres de la communauté. Son président, Jean-Marie Bockel, a réagi.

Le président de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, Jean-Marie Bockel, a fait un pas vers les personnes heurtées par ce sujet.
Frank Muller/Nice-Matin

Ce jeudi, Var-matin a relayé l’appel du Toulonnais Ahmed Djouari, fils de harkis, blessé par les propos relatés par l’historienne Karima Dirèche, dans l’annexe 4 du rapport annuel de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis (CNIH). Dans cet "état des lieux", le Varois – qui a grandi dans le hameau de forestage de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) – s’indignait notamment contre la phrase en préambule: "La trahison et la collaboration avec l’armée française qui leur sont reprochées ne permettent aucune analyse explicitant les motivations et les choix des harkis durant la guerre d’indépendance."

Quelques heures après l’apparition d’une pétition, signée par plus de 3.000 personnes, le président de la CNIH, Jean-Marie Bockel a tenu à réagir: "La majorité des harkis et leurs représentants ont considéré que ce n’était pas un sujet. Pour les autres, nous en tenons compte."

"Il faut savoir entendre"

Malgré tout, la CNIH a décidé d’aller dans les sens de cette minorité harkie. Le document a été modifié dans les premières lignes "avec une introduction plus explicative, alors que la version initiale considérait que tout ça était acté, pointe Jean-Marie Bockel. Parmi les attentes de cette commission, il y a aussi leur propre rapport avec l’Algérie, la difficulté de s’y rendre et le discours qui continue d’être véhiculé qui ne contribue pas à la réconciliation des mémoires. Il faut aussi savoir entendre ce que certains ont pu dire."

Les premières lignes de l’"état des lieux" ont en effet été reprises quasiment dans leur totalité dès ce samedi en précisant: "La synthèse du récit historique des autorités publiques algériennes concernant les harkis ne reflète en rien la position et l’opinion personnelles de son auteure."

Quant à l’éviction demandée de l’historienne Karima Dirèche, directrice de recherches au CNRS et spécialisée sur l’histoire contemporaine maghrébine, l’ancien sénateur ne l’a pas retenue. "Il n’est pas question de retirer l’annexe, ni de démission, mais de rajouter pour contextualiser, a confirmé l’ancien ministre qui l’a maintenue dans le collectif des historiens. Elle est de bonne foi et de bonne volonté." Le changement ayant été fait à la demande de l’historienne.

Télécharger / voir l'interview de Jean-Marie Bockel par var-matin.com

Télécharger / voir le rapport 2022 de la CNIH comprenant l'annexe 4 modifiée

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