Cérémonie pour la journée nationale d’hommage aux Harkis, présidée par le ministre des Armées et des Anciens combattants
Mis à jour le 26 septembre 2024
Sébastien Lecornu, ministre des Armées et des Anciens combattants, a présidé, une cérémonie en hommage aux Harkis, ce 25 septembre 2024, dans la cour d’honneur des Invalides.
SOMMAIRE
- Une journée placée sous le signe de la reconnaissance et de la mémoire
- La cérémonie dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides
- La cérémonie de ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe
- La pièce de théâtre « Chœur de Harkis »
- Le discours du ministre lors de la cérémonie nationale d'hommage aux Harkis
- Les ressources du Secrétariat général pour l'administration sur l'histoire et l'engagement des Harkis, Moghaznis et personnels des diverses formations supplétives
Une journée placée sous le signe de la reconnaissance et de la mémoire
Ce mercredi 25 septembre s’est tenue la journée nationale d’hommage aux Harkis, aux Moghaznis et aux personnels des diverses formations supplétives et assimilés.
Cet hommage leur est dû en reconnaissance des sacrifices qu’ils ont consentis et des sévices qu’ils ont subis du fait de leur engagement au service de la France lors de la guerre d’Algérie.
La cérémonie était présidée par le ministre des Armées et des Anciens combattants, Sébastien Lecornu, en présence de Françoise Dumas, Présidente de la Commission nationale indépendante Harkis (CNIH).
La cérémonie dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides
La journée nationale d’hommage aux Harkis a débuté avec une cérémonie dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides.
Le ministre des Armées et des Anciens combattants, Sébastien Lecornu, était accompagné par la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, fille de Harki.
Françoise Dumas a, par la suite, pris part à un temps d’échange avec les familles de Harkis.
La cérémonie de ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe
La Présidente de la Commission a également participé au rallumage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe.
Cette cérémonie, chargée d’émotion et de symboles, avait notamment pour but de reconnaitre et d’ancrer la mémoire des Harkis en tant qu’admirables soldats.
La pièce de théâtre « Chœur de Harkis »
La Présidente de la CNIH, Françoise Dumas, accompagnée par le Secrétaire Général, Marc Del Grande, a choisi de terminer cette journée en assistant à la pièce « Chœur de Harkis ».
Cette œuvre, écrite par Lucien Maillard et mise en scène par Jean Grimaud, a été jouée dans la salle Jacques Chirac de la Mairie du 17e arrondissement de Paris, en présence de Serge Carel.
Cette pièce de théâtre retrace, sans jugement moral, le parcours des Harkis, entre désespoir, espérance et résilience.
Discours de Monsieur Sébastien Lecornu,
ministre des Armées et des Anciens combattants
Cérémonie nationale d’hommage aux Harkis et autres membres des formations supplétives
Cour des Invalides, Paris, 25 septembre 2024
***
Madame la ministre [Salima Saa],
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Madame la sous-préfète,
Madame l’adjointe au maire,
Madame la Présidente de la Commission nationale indépendante des Harkis,
Mesdames et Messieurs les officiers généraux, officiers, sous-officiers, officiers mariniers, soldats, marins et aviateurs,
Mesdames et Messieurs les présidents d’associations
Mesdames et Messieurs les porte-drapeaux
Mesdames et Messieurs,
Mesdames et Messieurs,
Dans cette cour des Invalides, où la France honore les plus braves et les plus grands de ses soldats, il fallait qu’aujourd’hui nous rendions hommage aux soldats Harkis, Moghaznis, tirailleurs, spahis, membres des groupes d'autodéfense, des groupes mobiles de sécurité et des sections administratives spécialisées qui ont combattu pour nos couleurs au cours de la guerre d’Algérie.
Il fallait le faire pour au moins deux raisons.
La première - sans doute la plus importante - est que ces soldats étaient de grands soldats, qu’ils ont offert à la France de grandes et de belles victoires en Algérie.
Beaucoup d’entre eux sont morts au combat, se sont battus avec bravoure, non par contrainte, mais parce qu’ils aimaient la France, et parce qu’ils avaient confiance en elle.
La deuxième raison, qui vaut aux Harkis notre reconnaissance dans cette cour des Invalides, tient à l’injuste sort que leur a réservé la France à l’issue de la guerre d’Algérie. Quand la guerre a pris fin pour les soldats venus de l’hexagone, leurs frères d’armes Harkis sont - quant à eux - nombreux à être laissés sur place.
Seuls au milieu de ceux qu’ils avaient combattus, ils sont soumis aux exactions, à la torture, leurs familles sont également visées et subissent avec eux les pires violences.
Quelques Harkis plus chanceux - ou aidés par des officiers courageux - réussissent à se réfugier en France. Les conditions de leur accueil ne furent dignes ni de l’histoire et des valeurs de la France, ni de la bravoure de ces soldats qui avaient combattu pour nos couleurs. Beaucoup furent dirigés vers des camps ou dans des hameaux de forestage, dans des conditions d’accueil indignes.
Pourtant, les Harkis et leurs familles ont tout supporté, dans le silence et toujours avec dignité.
Eux qui ne pouvaient nourrir aucun espoir de retour, ils se sont installés en France et se sont intégrés, sans toutefois jamais rien oublier de leurs racines.
*
Leurs enfants ont grandi à Rivesaltes, Bias, Saint-Maurice-l’Ardoise, Bourg-Lastic, au Larzac et dans tous les autres camps. Ils ont grandi comme des reclus, subissant avec leurs parents le drame du déracinement, et des privations de droits fondamentaux.
Ils nourrissent aujourd’hui la fierté d’être descendants de Harkis, avec la part de tragique mais aussi la part de gloire qui revient à leurs aînés, qui ont combattu pour la France.
Parce que les Harkis étaient de grands soldats.
Et parce que les Harkis ont partagé nos combats, ils partagent aussi le destin de la nation. Une nation qui n’oublie rien des drames du passé, et qui a été capable de leur demander “pardon”, et de leur reconnaître enfin un droit à la réparation.
Depuis trois années, sous l’autorité du président Emmanuel Macron, la République met en œuvre ces droits au profit des Harkis et de leurs descendants. C’était un devoir qui nous engageait sur l’honneur, il me semble que nous l’avons tenu avec la création de la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie. D’abord présidée par l’ancien ministre Jean-Marie Bockel, et désormais par Françoise Dumas, celle-ci agit depuis 2022 pour indemniser les Harkis et leurs familles avec près de 5500 personnes indemnisées pour cette année 2024.
Mais citons aussi la réforme de l’indemnité de reconnaissance pour les veuves de Harkis, ou encore hier l’inauguration du cimetière d’enfants Harkis au camp de Saint-Maurice-l’Ardoise, qui s’est tenu dans l’émotion et le devoir de mémoire.
La France, par son gouvernement, continuera de tenir cette promesse du chef de l’État à votre endroit. La commission nationale indépendante poursuivra donc son travail avec la rigueur et les moyens qui ne lui ont jamais manqué. Et bientôt, le contrôle général des armées rendra le rapport qui lui a été commandé sur la demande de la création d’une fondation pour les Harkis.
La parole donnée par le président de la République du 20 septembre 2021 est une parole d’honneur, comme celle que tant de Harkis ont donné à la France sans jamais lui manquer.
Je m’assurerai donc que cette parole soit respectée.
C’est ce que la Nation doit à ses braves soldats.
Vive la République !
Et vive la France !
Pour aller plus loin
Découvrez ci-dessous toutes les ressources du Secrétariat général pour l'administration sur l'histoire et l'engagement des harkis, moghaznis et personnels des diverses formations supplétives.
La Commission recueille la parole des Harkis,
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► POUR MÉMOIRE, les dossiers de réparation sont instruits par l'Office national des combattants et des victimes de guerre qui vous accompagne dans la constitution de votre dossier et toutes questions sur son suivi. Pour cela appelez le numéro vert 0801 907 901.
► IMPORTANT, la Commission nationale indépendante Harkis n'est pas compétente pour recevoir, étudier et suivre un dossier de demande de réparation. Elle ne pourra donc pas vous apporter une réponse liée à une demande de réparation.