Cérémonie de remise du prix Général François Meyer/CNIH 2024
Mis à jour le 02 octobre 2024
Les deux lauréats du prix Général François Meyer/CNIH 2024 voient leurs œuvres mises en avant ce 2 octobre 2024.
SOMMAIRE
1. Les lauréats
1.1. Prix général : Lucie Peytermann
1.1.1. Présentation de la lauréate
1.1.2. Présentation de son travail journalistique
1.1.3. Entretien avec la lauréate
1.2. Prix de la promotion de la mémoire des Harkis : Michel Messahel
1.2.1. Présentation de l’auteur
1.2.2. Présentation de son œuvre
1.2.3. Entretien avec l’auteur
2. Le prix
2.1. Présentation du Prix et du Général François Meyer
2.1.1. Présentation du Prix
2.1.2. Qui était le Général François Meyer ?
2.2. Le jury
2.3. Les candidats
2.3.1. Productions écrites
2.3.2. Productions audiovisuelles et Autres
3. La CNIH
3.1. Présentation du travail de la CNIH
4. Voir/Télécharger
4.1. La liste des candidats et de leurs œuvres, au prix Général F. Meyer 2024
4.2. Dossier de presse du prix Général François Meyer/CNIH 2024
4.3. Les photographies de la cérémonie et des lauréats
1. Les lauréats
1.1. Prix général
1.1.1. Présentation de la lauréate
Lucie Peytermann, série de reportages et blog pour l’AFP
Lucie Peytermann est une journaliste franco suisse, exerçant depuis plus de vingt ans.
Elle entre à l’Agence France-Presse (AFP) en 2000, après des études d’histoire et de journalisme à Bordeaux.
D’abord basée en France et couvrant l’actualité politique à l’Assemblée nationale, elle s’installe à Nairobi entre 2005 et 2009 et devient reporter spécialisée dans l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et l’océan Indien pour l’AFP.
Entre 2011 et 2016, elle a vécu et travaillé comme journaliste indépendante au Pakistan. Elle y assure la correspondance du journal Libération notamment pour la rubrique Grand angle, du quotidien suisse Le Temps, ainsi que de plusieurs médias audiovisuels francophones (France 24, TSR, BFM-TV, Europe 1).
Entre 2017 et 2024, elle est reporter au service International de l’Agence France-Presse à Paris.
Elle est depuis septembre journaliste au desk international de l’AFP avant de prendre en février 2025 la direction du bureau régional de l’AFP en Afrique de l’Ouest.
Depuis plusieurs années, elle s’est spécialisée dans les questions mémorielles en France liées à l’Algérie, au Rwanda et au Sénégal.
Elle a été deux fois finaliste du prix Albert Londres notamment pour des reportages sur l’univers des femmes de talibans. Elle fut finaliste du prix Bayeux des correspondants de guerre pour des reportages en Somalie, et finaliste du prix de la presse diplomatique pour son travail en 2021 sur le génocide des Tutsi et les questions mémorielles entre la France et le Rwanda.
Ses publications :
- Série de reportages long format pour l’AFP au Rwanda, sur les conséquences du génocide des Tutsi et la question de la justice envers les génocidaires réfugiés en France, mars 2021 :
« De la France aux collines rwandaises, le combat d’un couple pour traquer les génocidaires »
« Cicatrices et espoirs des Rwandais nés des viols du génocide »
« Rwanda : dans l’abime du génocide, l’extraordinaire survie à l’innommable d’Albertine »
- Enquête pour l’AFP réalisée pendant un an en France, deux reportages longs formats, novembre 2023 :
« De guérisseurs à conseillers sportifs, l’univers secret des marabouts en France »
« Un « engrenage » : d’ex-footballeurs témoignent de l’emprise de marabouts »
- Enquête long format pour l’AFP au Sénégal sur l’augmentation des persécutions visant les jeunes homosexuels, publiée en juillet 2022 :
« Pour les homosexuels au Sénégal, une vie empêchée »
- Enquête long format pour l’AFP en Iran, sur le combat d’Iraniennes pour décrocher des métiers intéressants et valorisants, malgré les lendemains incertains, avril 2020 :
« En télétravail, des Iraniennes luttent pour garder job et statut malgré le Covid-19 » - Grands reportages publiés en Une de Libération en mars 2016, à l’issue de trois ans d’enquête au sein d’une famille de talibans afghans à Karachi (au Pakistan), sur l’univers secret des femmes de talibans :
“La vie tourmentée des filles de talibans”
“La maison de mon mari est ma maison pour la vie”
- Enquêtes longs formats sur 3 ans pour Libération au Pakistan sur les victimes de fausses accusations de blasphème, et sur les crimes d’honneur contre les femmes, mars 2015.
- La guerre des drones, Canal Plus, 2014 (sur les victimes civiles des bombardements de drone de la CIA dans les zones tribales pakistanaises).
- La revanche du troisième genre, ARTE, en sélection officielle en 2014 du FIGRA (sur le combat des transgenres pour leurs droits au Pakistan).
- Enquête sur les persécutions contre la minorité chrétienne du Pakistan, Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, XO éditions, octobre 2014.
- Anibaara ! Atlantica Séguier, 2002 (sur le Burkina Faso/Mali)
1.1.2. Présentation de son travail journalistique
Lucie Peytermann est récompensée pour une série d’enquêtes et de reportages exclusifs ainsi que pour le blog AFP-Making of, fruits d’un travail de longue haleine de plus de quatre ans mené par la journaliste sur la question des cimetières de fortune d’enfants Harkis en France :
« La douloureuse mémoire des enfants morts dans les camps de Harkis sort de l'oubli », ENQUETE EXCLUSIVE AFP, septembre 2020.
Lien vers l’enquête AFP.
« En France, début de fouilles historiques sur les traces de tombes d'enfants harkis ». Reportage AFP, février 2022.
Lien vers le reportage AFP.
« En France, la douleur d'une fille de Harkis face à la tombe enfin retrouvée de sa sœur ». Reportage AFP, avril 2023.
Lien vers le reportage AFP.
« Cimetière d'enfants harkis: "Il était temps de retrouver ces tombes, pour les familles ». Entretien AFP avec l’historien Abderahmen Moumen, avril 2023.
Lien vers l’entretien AFP.
« Les tombes d’enfants disparues, douleur enfouie des harkis ». Blog AFP Making Off, avril 2023.
La première enquête, publiée en septembre 2020, exclusive et au long cours, menée pendant huit mois pour l’AFP, a révélé l’existence en France de cimetières de fortune d’enfants harkis, abandonnés et jusque-là oubliés, où ont été enterrés, sans sépulture décente, des dizaines d’enfants de familles harkies, décédés lors de leur passage dans des camps gérés par l’armée française au début des années 60.
Cette enquête, qui a aussi révélé la surmortalité infantile due aux conditions indignes de vie de ces familles parquées dans ces camps, a conduit le gouvernement français à prendre la décision sans précédent de mener des fouilles historiques pour localiser ces cimetières. Ces fouilles ont permis en 2023 de retrouver un cimetière oublié et les tombes d’enfants et bébés morts dans le camp harki de Saint-Maurice-l’Ardoise (Gard).
Le travail d’enquête pendant plus de 4 ans de Lucie Peytermann (de 2020 à 2024), mené avec l'aide des familles, d'historiens et le travail inlassable d'associations dédiées à la mémoire des harkis, a permis de faire la lumière sur cette page sombre et méconnue de l’histoire franco-algérienne.
Blog AFP-Making off : les tombes d'enfants disparues, douleur enfouie des harkis.
Qu’est-ce que le camp de Saint-Maurice-l’Ardoise ?
Ouvert en octobre 1962, le camp de transit et de reclassement de Saint-Maurice-l’Ardoise, géré par l’armée française et prévu à l’origine pour 400 personnes, accueille rapidement plus de 5 000 Harkis et leurs familles, sous des tentes dans un premier temps. Les conditions de vie sont déplorables et traumatisantes, caractérisées par le froid, l’isolement et le manque d’accès aux ressources (eau, électricité,...), en particulier au cours des hivers de 1962 et 1963.
⇒ La première enquête AFP, moteur d’action et de réveil des consciences
⇒ En France, la douleur d'une fille de Harkis face à la tombe enfin retrouvée de sa sœur
1.1.3. Entretien avec la lauréate, Lucie Peytermann
1.2. Prix de la promotion de la mémoire des Harkis
1.2.1. Présentation de l’auteur
Michel Messahel, livre "Itinéraire d’un Harki, mon père"
Michel Messahel est un fils de Harki, ayant engagé depuis une quinzaine d’années un travail de mémoire.
- Né en 1968, Michel Messahel arrive avec sa famille à Lussac, en Gironde, en 1971, où il réside toujours.
- Il travaille aujourd’hui au sein d’une collectivité territoriale, au conseil départemental de Gironde.
- Il fut ouvrier viticole puis vigneron en Gironde.
- Il est engagé depuis de nombreuses années pour le recueil de la parole et la promotion de la mémoire, tant personnelle que collective, des Harkis.
- Ce travail s’est concrétisé par l’écriture de son livre Itinéraire d’un Harki, mon père. Il en publie une première version en 2014 qui s’est depuis enrichie au fil des années et de la collecte de nouveaux témoignages.
- La troisième édition de ce livre fut citée comme ouvrage de référence par la Revue historique des armées en 2023.
- Le 25 septembre 2023, il prononça un discours à Lussac à l’occasion de la journée nationale d’hommage aux Harkis.
Bibliographie
- Le Lussac de mon enfance, L’Harmattan, 2019.
- Itinéraire d’un Harki, mon père. De l’Algérois à l’Aquitaine. Histoire d’une famille, L’Harmattan, 3éd, 2022.
- “Mon père, ce héros si discret”, Sud Ouest, septembre 2014.
- “Un livre mémoire des Harkis”, Sud Ouest, septembre 2017
- “Itinéraire d’un Harki”, Le Résistant, septembre 2022.
- “L’héritage de nos parents exilés est précieux”, Sud Ouest, mai 2022.
- “Le travail de Michel Messahel en hommage à son père Harki fait référence”, Sud Ouest, Janvier 2023.
- “Une stèle en l’honneur des Harkis sera posée lundi”, Sud Ouest, septembre 2023.
- “Itinéraire d’un Harki, mon père. De l’Algérois à l’Aquitaine. Histoire d’une famille”, Ancrage, décembre 2022.
1.2.2. Présentation de son œuvre
Michel Messahel est récompensé pour la troisième édition, revue et augmentée, de son ouvrage "Itinéraire d’un Harki, mon père".
- Résumé de l’œuvre
Le texte de Michel Messahel est à la croisée entre le recueil de
témoignages, le récit historique, et l’égo-histoire. Dans ce récit tantôt intime, tantôt général, mais qui ne renonce jamais à sa propre subjectivité, Michel Messahel pose notamment ces questions douloureuses : « Pourquoi mon père a choisi de devenir harki en 1956 ? Pourquoi a-t-il rejoint l’armée française ? Comment mes parents ont-ils pu ensuite accepter et supporter de quitter leur terre natale ?
La première partie traite de la vie dans les villages algériens (en général) et de l’engagement du père de l’auteur (en particulier) dans une harka, jusqu’au rapatriement de la famille. La seconde partie détaille les conditions de vie de la famille de l’auteur à leur arrivée en France, du passage au camp militaire de L’Ardoise à l’installation à Lussac et ses propres souvenirs d’enfance.
- Première partie : l’Algérie
La première partie nous emporte dans l’Algérie rurale précédant la guerre d’indépendance. On y découvre le mode de vie et les traditions, perturbées par l’arrivée de la guerre et d’un choix qui changera la vie de la famille.
L’auteur revient également sur l’horreur et la violence de la fin de la guerre : comment son père a frôlé la mort, recherché par des membres du FLN, poussant sa famille à fuir l’Algérie en laissant tout derrière eux.
- Deuxième partie : la France
Dans la seconde partie, Michel Messahel offre un portrait des conditions d’arrivée et d’installation de sa famille en France.
Le récit est personnel et met l’accent sur l’aide essentielle de plusieurs individus dont le capitaine Louis Duffau Lagarrosse, ou encore le maire de Lussac, Georges Delord dans l’intégration de sa famille.
Un auteur dont le travail et l'engagement citoyen ont été reconnus
⇒ Son engagement citoyen
⇒ Son attachement à son village
⇒ Une volonté de rendre compte de la vérité historique
⇒ Une couverture importante dans la presse
1.2.3. Entretien avec l’auteur
2. Le prix
2.1. Présentation du Prix et du Général François Meyer
2.1.1. Présentation du Prix
C’est dans le cadre du volet mémoriel de ses compétences que la CNIH a travaillé à la mise en place d’un prix qui poursuit deux objectifs :
- encourager le développement d’une activité intellectuelle promouvant la mémoire et l’Histoire des Harkis ;
- témoigner de l’engagement et de la qualité du travail de celles et ceux qui traitent, d’une façon ou d’une autre, de cette page de l’Histoire.
Ce prix comporte deux catégories distinctes, l’une générale et l’autre promouvant la mémoire des Harkis, chacune dotée de 5000€ par la Fondation des « Gueules Cassées », et par la Fédération nationale André Maginot.
Le jury a décidé que le prix porterait le nom « Général François Meyer », un homme d’une bonté unanimement reconnue qui se dévoua sans réserve à la cause de ses anciens compagnons d’armes, les Harkis.
2.1.2. Qui était le Général François Meyer ?
Le 20 septembre 2021, le Président Emmanuel Macron lui a remis les insignes du titulaire de la grand-croix de la Légion d’honneur. | |
Il est décédé en juin 2022. | |
L’histoire de François Meyer nous raconte bien plus que la vie d’un homme : elle nous parle d’humanité, de courage et d’abnégation |
A. Enfance
Né en 1933, le Général François Meyer est marqué dans l’enfance par l’exode de 1940 douloureusement vécu par sa famille comme par beaucoup de Français.
B. Études et guerre d’Algérie
Il choisit Saint-Cyr après le lycée et participe à la guerre d'Algérie comme jeune officier de spahis entre 1958 et 1962. Il commande successivement deux harkas, d'abord comme chef de commando dans le Djebel Amour puis dans le sud Oranais.
C. Courage et engagement à la fin de la guerre
Au terme du conflit, le lieutenant Meyer regroupe dans un poste militaire français les membres de sa harka qui veulent partir pour la France, en contradiction flagrante avec les directives officielles. Pendant trois mois, il va attendre avec eux un bateau et décidera finalement d'exfiltrer par ses propres moyens ses hommes et leurs familles vers la métropole, ce qui lui vaut de tomber sous la coupe des demandes de sanctions formulées par le ministre des Affaires algériennes.
Il parvient finalement à mettre 350 personnes en sécurité sur la base de Mers-el-Kebir, avant de réussir à les faire embarquer sur un bateau habituellement dédié au transport de moutons...
De retour en France, il consacre son énergie à chercher des villages français pour les accueillir, qu'il trouve finalement en Lozère. Les Harkis qui s'y installent deviennent agriculteurs. Pendant des années, il y passe toutes ses permissions et déploie des efforts inlassables pour aider à leur intégration.
D. Un combat pour la mémoire
Il s'emploiera aussi à entretenir la mémoire de ses anciens compagnons d'armes, dans la presse et dans des colloques, publiant un livre à leur sujet en 2005.
2.2. Le jury
- Le président
Le jury est présidé par Monsieur Jean-Marie Rouart, élu à l’Académie française au fauteuil 26, le 18 décembre 1997.
| Officier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et commandeur des Arts et des Lettres, il est essayiste, journaliste et romancier. |
Parmi les nombreuses distinctions liées à ses travaux littéraires, il a reçu le prix Interallié en 1977 pour Les Feux du pouvoir, le prix Renaudot avec son roman Avant guerre en 1983 et, en 2022, le prix Du Guesclin pour Napoléon ou la Destinée. | |
En 1985, il reçoit le prix de l’Essai de l’Académie française pour Ils ont choisi la nuit, consacré à des écrivains qui se sont suicidés. |
- Il est accompagné par un autre académicien :
Monsieur Andreï Makine, membre de l’Académie française
Andreï Makine est né en Sibérie et grandit avec sa grand-mère qui lui transmettra la culture et la langue française. | |
Il obtient l’asile politique en 1987 en France où il sera professeur de langue et de culture russe à Sciences Po et à l’École Normale Supérieure. | |
Il est naturalisé français en 1996 après l’obtention du prix Goncourt et du prix Médicis pour Le Testament Français. Il est par ailleurs lauréat de la grande médaille de la francophonie en 2000. |
- La vice-présidente
Madame Françoise Dumas, Présidente de la CNIH
- Les membres du jury
Le jury est composé des personnalités suivantes :
- Président : Jean-Marie Rouart, Membre de l’Académie française
- Vice-Présidente : Madame Françoise Dumas, députée honoraire, présidente de la CNIH
- Madame Rose-Marie Antoine, ancienne directrice générale de l’ONACVG, membre de la CNIH
- Monsieur Serge Barcellini, président du Souvenir Français
- Madame Jeannette Bougrab, conseillère d’Etat, membre de la CNIH
- Monsieur Alexis Brézet, directeur de la rédaction du Figaro
- Général Christophe de Saint-Chamas, gouverneur des Invalides
- Madame Anne Dulphy, professeur d’histoire contemporaine, membre de la CNIH
- Monsieur Jean-Vincent Holeindre, professeur de science politique
- Père Alain Maillard de La Morandais, prêtre
- Monsieur Andreî Makine, Membre de l’Académie française
- Monsieur Denis Mondon, magistrat, membre de la CNIH
- Monsieur René Peter, Président de la Fédération Nationale André Maginot (FNAM)
- Madame Cécile Pozzo di Borgo, ambassadrice, préfète
- Monsieur Patrick Remm, Président de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête (UBFT)
- Madame Marie-Pierre Richer, sénatrice, membre de la CNIH
2.3. Les candidats
2.3.1. Productions écrites par genre et par ordre alphabétique
2.3.2. Productions audiovisuelles et Autres
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3. La CNIH
3.1. Présentation du travail de la CNIH
- Qu'est ce que la CNIH ?
- Les deux volets de la commission
- Le travail d’expertise historique
- Le lancement du site internet harkis.gouv.fr
- La création du Prix général François Meyer, Prix de la CNIH.
- Les projets liés à la conservation et la mise en valeur des témoignages précieux des Harkis et leurs familles
- Tableau de bord des activités de la commission au 9 septembre 2024
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La Commission recueille la parole des Harkis,
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